Véritable incontournable de San Francisco, l’île d’Alcatraz est l’un des principaux attraits touristiques de la ville. Mais sachez-le dès le départ, ce n’est pas un secret bien gardé. Vous n’y serez pas seul, cet ancien pénitencier fascine. Pas moins d’un million de personnes y posent les pieds chaque année.
Surnommée The Rock, la prison est sans aucun doute la plus célèbre – et populaire – du pays. Elle tire son nom des Espagnols qui l’ont nommée « alcatraces » en raison des nombreux pélicans qui y avaient trouvé refuge. L’île a donc été une colonie espagnole, puis mexicaine lorsque le Mexique obtint son indépendance avant de finalement être annexée par les États-Unis qui en ont rapidement fait une forteresse militaire jusqu’en 1909.
La forteresse est ensuite convertie en prison militaire jusqu’en 1933. En 1934, elle devient une prison fédérale de haute sécurité jusqu’en 1963. Le pénitencier sera ensuite occupé par les Amérindiens de 1969 à 1971, on en voit encore la marque à l’arrivée (voir photo ci-haute).
Pas moins de 1 576 prisonniers ont séjourné à Alcatraz. Ils y étaient envoyés non pas pour leurs crimes, mais pour leur volonté marquée à ne pas respecter les règlements des autres pénitenciers dans lesquels ils avaient déjà séjourné. Voilà une prison construite sur un rocher, entourée d’eau froide, d’où ils ne pourraient plus s’évader. Les règles étaient d’or et Wikipédia rappelle que les détenus ne jouissaient que de quatre droits : « avoir à manger, être habillés, être abrités et recevoir une assistance médicale en cas de nécessité ».
Al Capone, George « Machine Gun » Kelly, Alvin Karpis (alors ennemi public no 1 aux USA), Robert Stroud et Arthur « Doc » Barker y ont tous purgé leur peine.
Au fil des ans, 36 détenus ont tenté l’impossible, s’évader du rocher. Tous ont été repris ou tués, à l’exception de trois, aujourd’hui encore considérés par l’état comme « fugitifs ». L’histoire a été portée au cinéma en 1979 par Don Siegel dans le film «L’Évadé d’Alcatraz » mettant en vedette Clint Eastwood. L’histoire se déroule en 1962 quand Frank Morris (un criminel comptant plusieurs évasions dans d’autres prisons à son actif) et deux complices s’évadent. Pendant près de deux ans, Morris et ses « amis » ont préparé la grande invasion, fabriquant un radeau à l’aide de gilets de sauvetage et creusant le mur de leurs cellules à l’aide de cuillères.
Les évadés s’étaient aussi fabriqués des mannequins afin de tromper la vigilance des gardiens (voir photo ci-bas). D’ailleurs ce n’est qu’au petit matin que l’évasion fut découverte. La suite de l’histoire : ICI.
Aujourd’hui, Alcatraz est dans un triste état. Plusieurs bâtiments sont interdits d’accès aux visiteurs. Même le bâtiment principal fait mine grise alors que des pans du plafond de l’ancienne cafétéria tombe par morceaux.
La photo suivante a été prise dans la cafétéria.
Certaines pièces ont été beaucoup mieux préservées comme le secteur des télécommunications.
Les cuisines.
Les fameux cachots d’Alcatraz. À ce sujet, je ne saurais trop vous recommander l’excellent film de Marc Rocco « Meurtre à Alcatraz » mettant en vedette un Kevin Bacon absolument marquant dans le rôle d’Henri Young qui y sera en isolement pendant trois ans (!) et de Christian Slater dans le rôle de l’avocat. Plus d’info : ICI. Ah oui, Young avait volé 5 dollars…
Imaginez, trois ans d’isolement avec une seule sortie de 30 minutes, le jour de Noël. C’est tout, 30 minutes sur 365 jours.
Si certains bâtiments sont dans un état de décrépitude, les jardins d’Alcatraz eux, ont profité en 2003 d’un projet visant à les restaurer et les préserver.
Ici, la cour intérieure.
D’autres parties du pénitencier sont interdites d’accès, mais c’est mal me connaître que de croire que je ne vous en ramènerais pas quelques photos.
À l’extérieur…
Petit conseil : Achetez votre billet à l’avance, arrivez une trentaine de minutes avant l’embarquement et récupérez votre ticket à la guérite du Pier 33. Il y a vraiment beaucoup de touristes, alors mieux vaut privilégier une visite en matinée. Comptez deux heures sur l’île, vous ne serez pas déçu.
Ouf! Quel dommage qu’ils laissent aller les bâtiments comme ça mais c’est la réalité d’aujourd’hui, il n’y a pas assez d’argent pour conserver les bâtiments, il en coûte moins cher de les détruire.
Que d’histoire… On doit avoir les frissons entre les murs…
Sur la dernière photo, bâtiment détruit par le feu?
Bonjour Annie, oui vous avez l’oeil, le dernier bâtiment a été détruit par les flammes.
Quant aux frissons, c’est garanti ! Je ne saurai que trop suggérer l’option de l’audio-guide sur l’île. J’ai eu droit à l’allemand par erreur, mais une âme charitable, coucou Mélanie, m’a permis de ne rien manquer de l’information essentielle.
Malade! Dommage pour la «décrépitude» mais en même temps…c’est ça qui rend le tout si photogénique…non? Moi entka ça me fait tripper…les endroits abandonnés!!!!
Salut MC, merci pour le commentaire.
Oui ça ajoute au cachet, à l’ambiance, mais pour combien de temps encore. Est-ce que nos enfants pourront toujours y avoir accès ? Cette prison est un témoignage – pur et dur – de note passé. Pas seulement d’un point de vue carcéral, mais de notre évolution. Il faut conserver ce côté un peu credo d’Alcatraz, mais le gouvernement américain doit s’assurer de préserver le Rocher. Et les endroits abandonnés, généralement, on ne te charge pas 40$ pour les visiter !
Vue comme ça, c’est totalement vrai…préserver au moins la structure et le rendre sécuritaire serait un minimum….!!!!!
Impressionnant ! Très belle série. La première en noir et blanc est à couper le souffle et la première verticale semble sortir tout droit d’un film d’horreur. Toujours aussi informatif, j’adore ton blogue François !
Merci Ray ! J’aime bien la N&B, mais au final je préfère celle-ci (dans le billet précédent) https://francoisdrouinphoto.com/wp-content/uploads/2015/07/San-Francisco-Blogue-50.jpg
Ah oui, superbe. La dernière aussi.
La toute première en noir et blanc donne vraiment le ton. Juste à la regarder et on stress déjà. Effrayante la vie carcérale . Superbes photos François. Merci.
Merci Jean ! Effrayante tu dis, brrr… j’en ai encore les frissons. J’ai oublié de mettre la photo des douches, où le prisonnier qui arrivait sur l’île devait obligatoirement se doucher avant de se diriger nu dans les longs corridors de la prison, déambulant dans son plus simple appareil devant les autres prisonniers, avant de gagner sa cellule et de pouvoir se vêtir. #NewFreshMeat
#NewFreshMeat? J’ai pas une très belle image dans la tête, là… Je préfère les photos…
Hahaha moi aussi !