Le 17 mai dernier, en quittant pour le Maine, et plus spécialement pour Mount Desert Island, Nadia et moi étions conscients que ce périple en terre étasunienne était avant tout notre petite évasion – quatre jours – dans le but de célébrer un anniversaire bien spécial (voir ICI). Mais nous avions aussi choisi l’endroit pour la splendeur naturelle du Acadia National Park et des villages côtiers riches comme la Gaspésie (mon amour) n’en rêve plus.
Dans mon carnet de notes, une idée photo est encerclée de rouge : Photographier une petite embarcation échouée.
1- C’est dans la petite bourgade de Pretty Marsh que je l’ai trouvée, un heureux hasard puisque nous cherchions avant toute chose à nous restaurer. La photo ci-bas illustre l’embarcation telle qu’elle m’est apparue. J’ai cadré de façon à provoquer cet éblouissement. Un effet délétère au naturel comme je les aime. J’aime bien le cadrage, mais il lui manque un petit quelque chose.
[Nikon D800E + Sigma 17-35 f2.8-4, ISO 100, 29mm, f11, 1/13s, main levée]
2- Quel est mon sujet? La scène se suffit-elle à elle-même ou est-ce le freighter échoué et abandonné qui est le point fort? Il me faut donc me rapprocher de mon sujet. Idéalement, me placer à sa hauteur me permettra de compresser l’image et de n’en conserver que les points forts tout en respectant une certaine dynamique de la scène.
[Nikon D800E + Sigma 17-35f2.8-4, ISO 100, 26mm, f10, 1/50s, main levée]
3- On y est presque. Je me suis placé à la hauteur de l’embarcation. Mais quelque chose manque encore… La proximité. J’applique donc le conseil du très grand photographe Robert Capa : « Si ta photo n’est pas bonne, c’est tu n’étais pas assez près. » Alors je m’approche, je m’approche au point d’avoir recours à la focale la plus large (17mm dans ce cas) afin de conserver l’embarcation et les autres éléments participant à la qualité de la photo.
[Nikon D800E + Sigma 17-35f2.8-4, ISO 100, 17mm, f11, 1/40s, main levée]
4- Je n’ai plus qu’à me déplacer légèrement sur ma droite, réduire ma vitesse d’obturation et faire entrer le soleil provoquant cet effet délétère que je recherchais et qui fait la force de la grande photo placé en tête de ce billet.
J’ajouterais au conseil de Capa de ne jamais vous contenter du premier angle, celui dans lequel vous trouvez votre point d’intérêt. Déplacez-vous et approchez-vous. Ne restez pas statique. Réfléchissez, inutile de courir dans tous les sens, réfléchissez, puis positionnez-vous. Déclenchez. Clic!
Ah! Enfin! Tu y as mis le temps mon François. J’adore ta pedagogie, comment tu expliques. Et puis il y a les photos, WOW!!
La grande est superbe mais j’aime bien aussi pretty marsh 2 et 4. J’espère que nous aurons droit a d’autres photos de cette magnifique région que j’ai visité il y a quelques années.
Merci Ray! L’île est magnifique et évidemment, il y aura une série de billets sur ce trop court périple. 😉
Pour le blogue, tu as raison. Il y aura minimalement un billet par semaine.
C’est bien beau tout ça. Je pige pas grand chose au blabla photographique, mais ça j’aime!
C’est ça le plus important, merci Oz de ton passage.
Bienvenue chez vous François.
Ça fait un bail. Super content de renouer à ton blogue.
La photo est superbe, style année 30 avec la couleur sépia. Merci pour le cours photo et les trucs.
Salut Jean! Oui, ça fait un bail. Un cours, c’est un bien grand mot, mais… merci.
Ha mautadit, ça c’est mon genre en tabarnouche 🙂
Merci d’avoir écrit ton cheminement, ça nous apprend à être un peu plus patient au lieu de se garocher et de frustrer si ça va pas à notre goût … *siffle comme une épaisse…*!
Je sais bien que c’est ton genre! Pas d’artifice, une scène, une lumière. J’aime aussi. Pour le cheminement, t’inquiète, je cours aussi, mais de moins en moins. Ça doit être l’âge! #GarsPasEnForme
@garspasenforme
Ça s’en vient bien, on va t’aider à y remédier 😛
Bonjour M. Drouin,
Je vais gacher l’fun mais j’ai encore de la misère à savoir si j’aime ces photos. Désolée mais vous commencez probablement un peu à me connaître, j’imagine, quand j’aime, j’aime vraiment. Quand je ne suis pas sûre… … Par contre, on peut dire que la dernière me parle plus que les autres.
Les reflets, j’en ai souvent dans mes photos et je les delete toujours. J’ai toujours pensé que c’étaient de mauvaises prises! De ce côté-là, ça fait du bien de savoir!!
Ah, au fait, il y avait une émission sur les appareils photos en fin de semaine. Ils parlaient de tout ce dont vous nous parlez régulièrement. Bref, vous avoir découvert m’a permis de comprendre ce dont ils parlaient. Je pouvais figurer en voyant les appareils, ce dont vous parlez dans votre blogue. Bon mon appareil n’est pas encore acheté, loin de là mais si un jour je me décide, et que le talent me tombe dessus subitement, grâce à vos « cours », je serai en mesure de faire un choix adéquat et peut-être finalement réussir à faire de belles photos. Merci beaucoup et merci encore de me faire profiter de votre immense talent.
P.S. J’espère que vous et votre « hamster » avez fait bon voyage…
Ahah! Oui! Un vrai beau voyage de hamsters ( pour ceux qui ne comprennent pas, cliquez sur le lien : http://blogue.infodimanche.com/drouin/2013/05/14/hamster/ ).
Les reflets et le flare ne sont pas toujours adéquats. Ce n’est pas parce qu’il y’en a que c’est bien. Mais parfois, ça ajoute à l’ambiance. Certains photographes vont même jusqu’à en ajouter dans photoshop. C’est souvent une question de goût, comme ici, alors que je savais que Marie-Claude apprécierait. La difficulté c’est l’intégration et le dosage.
Pour votre appareil photo, si vous avez des questions, n’hésitez pas à me faire signe. 😉
Bon ça y est, vous avez pété ma balounne….
Merci pour l’offre mais jamais je n’oserais, j’abuse déjà suffisamment… Je prends des notes par contre!
« (…) jamais je n’oserais »
Et pourquoi donc? C’est avec plaisir que je répondrai à vos questions, et du même coup, pourquoi ne pas en faire profiter les lecteurs du blogue. 😉
À quoi sert le savoir si c’est pour le garder pour soi…?
Ben, finalement, savez-vous M. Drouin, la deuxième est vraiment très bien! Plus que la dernière, qui m’avait le plus interpelé à première vue.
En plus grosse image, on dirait vraiment que la chaloupe a été rajoutée à la photo et que c’est en 3D.
Ouais, finalement, je me fixe. Hier je n’étais pas sûre mais là… ouais… vraiment… …
Bonjour Annie, désolée du délai, ce fut une « pas pire » semaine pour infodimanche et j’ai négligé mes retours sur le blogue. Pour être bien certain, faites-vous allusion à celle nommée Pretty Marsh 2 ? Si oui, c’est une de mes photos préférées aussi. Au départ, j’en étais très satisfait. Mais j’ai eu un doute. Les suivantes ne sont que le résultat de mon expérimentation jusqu’à sa conclusion (la première) qui est mon coup de coeur.
Le doute, c’est l’émotion. Une photo est parfois sublimée par les émotions que l’on ressent au moment de la prise de vue. Une fois devant l’ordinateur, il arrive que le photographe se dise « Me semble, elle était belle quand je l’ai prise. » L’émotion n’est plus, la magie n’opère plus, on ne le regarde plus avec nos lunettes roses. C’est ce que j’ai craint avec la première. Je me suis dit qu’une fois à la maison, je regretterais cette distance avec l’embarcation.
Alors, je me suis rapproché. 😉
C’est bien de celle-là qu’il s’agit. Bizarrement, moi, c’est au début que j’ai eu des doutes. Contrairement à vos autres photos, le wow n’a as été coup de coeur cette fois mais bien question d’habitude (c’est pas forcément le meilleur mot mais j’ai un blanc total!). En fait, plus on la regarde plus on l’aime…